Le Caviar des Bassa du Cameroun, Le Mbongo’o-Tjobi (Tjobi veut dire poisson en langue Bassa). Vous l’aurez compris, c’est un plat typique du peuple Bassa au Cameroun. Aujourd’hui, il fait partie du patrimoine culinaire camerounais et est cuisiné dans presque toutes les régions du pays.
De quoi s’agit-il?
Il s’agit d’une sauce ébène aux écorces brûlées. Un délice savoureux et aromatisé par nos produits forestiers. La préparation du mbongo’o est parfois très longue et difficile car il faut prendre du temps pour brûler et bien mixer les aromates et condiments qui le composent. Le vrai et le bon mbongo’o dit-on s’écrase à la meule ou à la pierre et non dans un mixeur. le mbongo’o ((Aframomum citratum) est une épice typiquement Camerounaise qui ressemble à la noix de muscade par sa forme et le hiomi (écorce de l’arbre à ail) sont les principaux composants de ce plat.
La recette en vidéo est accessible sur Youtube.
Un mythe populaire relate que pour remercier une serveuse handicapée et irréprochable, un guide Bassa lui aurait offert la recette pour qu’elle puisse en faire un havre de paix. De retour chez elle, la maison familiale de la serveuse fut transformée en un lieu recherché de courtisanerie grâce à la recette. Inondée d’offrandes et de cadeaux, elle serait devenue riche, heureuse et mariée à l’homme le plus convoité de son village. Elle décida alors de transmettre cette recette à toutes les filles qui n’avaient pas été favorisées par la nature. Ce désir de justice sociale fut à l’origine de la vulgarisation de la recette dans les autres ethnies pour devenir un patrimoine de la cuisine africaine. Mais, en se transmettant, certaines astuces culinaires de la recette originale auraient été perdues
Dans l’imaginaire populaire au Cameroun, les qualités gustatives et aromatiques du mbongo’o lui ont prêté des attributs aphrodisiaques et magiques qu’utiliseraient les filles Bassa pour séduire la gent masculine. Les hommes avaient alors peur de consommer le mbongo’o pour éviter d’être charmés par les filles Bassa. Ces accusations sont devenues caduques et le plat est actuellement préparé sur tout le territoire national et au-delà.
Ingredients
Instructions
- Nettoyez le poisson en l'écaillant ( s'il y'a des écailles), si c'est le poisson "machoiron" par exemple, le nettoyer à l’eau tiède pour facilement ôter la couche grisâtre et gluante qui le recouvre. Découpez le poisson en morceaux et salez-le. Réservez !
- Brûlez légèrement les deux mbongo'o pour éviter que la sauce soit trop noire. Ceci c'est dans le cas où vous voulez avoir un mbongo'o marron. Grillez légèrement le pèbè. Torréfiez les graines de njansan dans une poêle sans matière grasse. Râpez l'écorce de l'arbre à ail ( environ 1 cuillerée à soupe d'écorce râpée).
- Écrasez à la pierre ou dans un mixeur la poudre des deux mbongo'o, du pèbè, du njansan. de l'écorce de l'arbre à ail, . Pelez et lavez l’oignon, l’ail, le gingembre et ajoutez au mélange. Bien écraser en ajoutant la tomate et le basilic sauvage pour avoir un mélange homogène.
- Nappez le poisson du mélange obtenu et mélangez correctement le tout. Chauffez l'huile dans une casserole et y mettre le poisson. Ajoutez juste un peu d’eau, salez, poivrez et remuez délicatement. Couvrir et cuire à feu doux 30 min environ. Vérifiez l’onctuosité de la sauce. Diluez juste avec un peu d’eau si la sauce est est trop épaisse. Un bon plat de mbongo'o ne doit non plus être liquide ou l'eau l'eau. Servir avec un accompagnement de votre choix !
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